L’industrie musicale est un secteur en proie à de nombreuses idées reçues est en pleine mutation avec l’hégémonie récente du streaming musical. Dès lors, essayons ensemble de comprendre ce secteur, ses différents acteurs et leurs rôles, afin de mieux cerner les enjeux entourant la création de TopMusic.
Qu’il soit auteur, compositeur ou interprète, l’artiste est le centre névralgique de la création musicale et donc de l’industrie qui l’entoure. Mais avant toute chose, définissons les différentes facettes de l’artiste.
Premièrement, il y a le compositeur, il désigne la personne musicienne qui crée la succession de notes et d’accords qui va donner la musique. Pour la SACEM, qui est la société de gestion de droits d’auteur en France, le compositeur est celui qui imagine la mélodie. Il s’opère ainsi une distinction avec l’arrangeur qui réalise l’accompagnement instrumental de la mélodie. Ensuite il y a l’auteur, aussi appelé parolier, celui-ci crée le texte de la chanson. Pour finir il y a l’interprète, qui à partir de la partition et des paroles créées auparavant, va utiliser sa voix et parfois aussi des instruments pour jouer la musique, il lui donne corps. Bien sûr ces différentes fonctions sont cumulables, il n’est ainsi pas rare qu’un artiste soit auteur-compositeur-interprète.
Ainsi nous voyons que l’artiste est à l’origine de la création de la musique. Mais pour qu’il puisse continuer sa mission de création il faut que ses œuvres soient protégées et lui reviennent de droit. Dans le cas contraire, elles tomberaient dans le domaine public, tout le monde pourrait se les approprier et l’artiste ne pourrait toucher la reconnaissance et la rémunération qui devraient logiquement lui revenir pour son travail. Ainsi abordons la thématique centrale des droits d’auteur.
Les droits d’auteur sont inévitables dans l’industrie musicale, ils permettent en effet à l’artiste d’être récompensé pour son travail qui va être protégé de son appropriation par d’autres individus. Ainsi les droits d’auteur permettent la pérennisation de l’industrie musicale puisque ceux-ci, s’ils sont distribués justement, permettent une correcte rémunération et encouragent donc à continuer la création artistique musicale.
On distingue comme droits d’auteur les droits moraux qui assurent la protection des œuvres face à son appropriation par d’autres personnes, l’impossibilité de la modifier sans accord de l’artiste original, des droits patrimoniaux qui concernent plutôt l’exploitation de l'œuvre.
Et finalement une dernière distinction s’opère parmi les droits patrimoniaux entre le droit de représentation et le droit de reproduction. En effet le droit de représentation concerne l’utilisation de l'œuvre en public, tandis que le droit de reproduction concerne la “fixation” matérielle de l'œuvre sur différents supports tels que les CDs par exemple. Cependant, l’artiste ne percevra pas l’intégralité de ces droits puisqu’il ne peut assurer lui-même toutes les missions entourant la création musicale. Ce sont les maisons de disque, les labels, qui constituent le second grand acteur de l’industrie musicale et qui vont pouvoir toucher aussi une partie de ces droits.
Les maisons de disques sont quelque peu le poumon économique de l’industrie musicale. Leur rôle est multiple : elles produisent les artistes, c'est-à-dire qu’elles les financent dans la réalisation de leurs projets, elles gèrent aussi l’exploitation des œuvres, ainsi que leur distribution (CD, streaming,...), plus largement aussi elles touchent souvent à la communication des artistes via les réseaux sociaux notamment.
Cette définition des rôles de la maison de disques passe généralement par la signature d’un contrat entre la maison de disques et l'artiste. Il existe plusieurs types de contrats, souvent ceux-ci profitent très largement aux maisons de disques qui se réservent au minimum 50 % des droits d’auteur gagnés. De ce fait, les maisons de disques sont les principaux investisseurs de cette industrie et gagnent de l’argent que si la musique qu’ils soutiennent rapporte de l’argent, on assiste donc là à une standardisation de la musique vis-à-vis des normes à succès.
De plus, un autre phénomène est caractéristique de l’industrie musicale : ce milieu est dominé par un oligopole. En effet 3 maisons de disques, surnommées “majors”, comprenant Universal Music Group, Sony Music Entertainment ainsi que Warner Music Group comptent pour environ 75 % des ventes de l’industrie musicale. Ces sociétés ont mis en place un système industriel qui prend en compte toute la chaîne de production musicale (l’écriture, la composition, l’enregistrement en studio, la distribution, la promotion, le marketing, l’édition, les spectacles,...). Les majors ont une telle domination sur l’industrie musicale qu’elles en contrôlent la majorité des échanges économiques, ne laissant qu’une portion aux labels indépendants.
Ainsi, les artistes sont quelque peu démunis face à leur pouvoir puisque signer chez une major signifie bien souvent confier l’exclusivité de l’exploitation de son œuvre en échange d’un pourcentage des droits d’auteurs. La maison de disque prend alors tous les frais entourant la création musicale à sa charge, l’artiste se voit imposé par son contrat de respecter la cadence imposée par la maison de disque.
Le pouvoir de négociation des majors est considérable et elles peuvent clairement mener la danse face aux nouveaux géants de l’industrie, les plateformes de streaming, en imposant leurs conditions (promotion de leurs meilleurs artistes) pour avoir accès à leurs catalogues immenses. Ceci nous permet d’aborder le sujet du nouvel acteur incontournable de l’industrie musicale: les plateformes de streaming.
L'arrivée des plateformes de streaming a transformé l'industrie et la rémunération des artistes reste un sujet à débat. En moyenne, un artiste gagne 0,00269 euro par stream sur Spotify, ce qui laisse peu de revenus pour la majorité. Pour plus de détails sur le fonctionnement du streaming et ses impacts, consultez notre article Ce que vous ignorez sur le streaming musical.
TopMusic propose un système de rémunération "centré artiste" qui permet aux utilisateurs de soutenir directement leurs artistes préférés grâce à leurs écoutes et aux "tips" qu'ils peuvent distribuer. Contrairement au modèle "centré marché" qui favorise les gros de l’industrie, ce système redonne du pouvoir aux auditeurs en répartissant leur abonnement selon leurs choix d'écoute. Ce modèle favorise une industrie plus saine, centrée sur la création et l’engagement.
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